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Bonnes vacances à tous
et on se retrouve en forme à la rentrée, parce qu’il y aura du pain sur la planche.
 

SARKOZY, BAYROU, SEGOLENE : ARGUMENTS

yves salesse, le 20 février 2007

Le 22 février 2007

Les sondages ne sont que des sondages. Mais nous devons prendre au sérieux les scores de la droite et de l’extrême droite. Lorsque Sarkozy parvient à convaincre une partie des couches populaires qu’il veut résoudre leurs problèmes, que Bayrou tente une partie de l’électorat de gauche, nous devons redoubler notre travail d’explication. Il ne suffit pas de dénoncer, d’affirmer que Sarko est un « conservateur américain ». Taper en priorité sur la droite ne veut pas dire taire notre critique de S. Royal. Mais là encore, il ne suffit pas d’affirmer qu’elle est social-libérale. Nous devons argumenter, argumenter, argumenter. Et pour cela, sélectionner ce qui semble à la fois important et efficace. Il ne s’agit pas de reprendre les 125 propositions. Je centre les exemples qui suivent sur les questions sociales.

SARKOZY : UN MYSTYFICATEUR DANGEREUX AU SERVICE DU MEDEF

Il n’a pas de bilan ? « Je ne serai pas le Président d’une partie de la France contre l’autre ».

1. Il est un ministre majeur des gouvernements qui ont mené les politiques les plus brutales au service d’une petite minorité contre le reste de la population : retraites, droit du travail, CPE, lois sécuritaires. Notamment, les heures supplémentaires sont moins payées qu’avant (élévation du seuil déclenchant la majoration de 100% ; report de l’augmentation de majoration des heures comprises entre 35h et 39h).

2. Comme le reste de la droite, il a célébré l’abbé Pierre. Mais à Neuilly, il y a moins de 3% de logements sociaux contre les 20% exigés par la loi.

Il est incompétent. Alors qu’il se présente comme un homme efficace.

1. Ministre de l’économie en 2004, il n’a tenu aucune de ses promesses sur le pouvoir d’achat ou contre les délocalisations.

2. Ministre de l’intérieur, sa politique pour la sécurité est un échec total. Le nombre des agressions contre les personnes a augmenté.

3. Ses amis affirment (sans les avoir encore chiffrées) que les dépenses prévues Ségolène sont irréalistes, mais il promet une baisse des prélèvements obligatoires à hauteur de 4% du PIB, soit 72 milliards ! Il est vrai que cette promesse, comme d’autre, varie tous les jours.

C’est un menteur. « Je veux dire la vérité »

1. Il a menti en affirmant que les acteurs de la révolte des banlieues étaient presque tous des délinquants connus.

2. Il a menti en affirmant que les deux jeunes électrocutés de Clichy venaient de voler sur un chantier.

3. Il a menti en jurant que GDF ne serait pas privatisé puis en soutenant sa privatisation pour la fusion avec Suez.

C’est un mystificateur libéral. « faire reconnaître la valeur du travail »

1. Mais il est contre l’augmentation su SMIC (émission TF 1 du 5/2). Si c’est une erreur commise lors de cette émission, quelle augmentation propose-t-il ?

Pour gagner plus il faut travailler plus, faire des heures supplémentaires. C’est la thèse du patronat.

2. Il ne propose aucune mesure contre les licenciements, partisan de la liberté d’entreprendre.

3. Il propose des baisses d’impôt considérables pour les entreprises et les riches.

4. Ils ont commencé les réductions d’effectifs dans l’enseignement. Il propose une baisse massive du nombre des fonctionnaires : 50% des départs à la retraite.

5. Il a soutenu le Oui au referendum sur la constitution européenne.

6. On comprend qu’il ait été ovationné à l’université d’été du MEDEF. Les travailleurs ne doivent pas s’y laisser prendre.

Il est dangereux

1. Il a délibérément provoqué les jeunes des quartiers populaires : parce que l’insécurité est son fonds de commerce.

2. Quand il dénonce « l’assisté qui gagne plus que celui travaille dur », quand son ami Coppé affirme que les enseignants et les conducteurs de TGV gagneNt plus de 4000 euros par mois, ils montre son ignorance crasse des réalités mais surtout, ils tentent de dresser la population contre ces « privilégiés ».

3. Quand il dénonce « l’arrogance française » chez Bush, à propos de la guerre en Irak, il confirme qu’il pourrait entraîner le pays dans les aventures internationales de son modèle américain.

BAYROU : LA DROITE EN TENUE DE CAMOUFLAGE

Une partie des électeurs de gauche semble tentée par le vote Bayrou. Pourtant Bayrou c’est la droite.

1. Il a soutenu l’actuelle majorité avec constance sauf en quelques occasions où il lui fallait bien se démarquer un peu pour exister. Il a notamment voté la réforme des retraites et la loi « sécurité intérieure ».

2. L’examen de ses propositions est très éclairant. C’est essentiellement un tissu de banalités avec très peu de propositions précises. Sur le chômage, sa proposition centrale est de réduire les charges patronales et de libérer les heures supplémentaires. Le MEDEF est d’accord.

3. Il a été un fervent défenseur de la « constitution » européenne et reste eurobéat..

4. Ministre de l’éducation nationale, il a provoqué l’immense manifestation de défense de la laïcité contre sa tentative de modifier la loi pour permettre de nouvelles aides publiques à l’enseignement privé (passer du seul fonctionnement à l’immobilier).

5. Son créneau : dépasser l’affrontement droite-gauche. Il faut au contraire une politique vraiment à gauche. 

SEGOLENE : LE SOCIAL-LIBERALISME 

La première question avec le PS est aussi : mais pourquoi ne l’avez-vous pas fait lorsque vous dirigiez le gouvernement  ? La suspicion est de mise lorsque aucun bilan du passé n’est tiré. Mais nous devons aussi nous prononcer sur ses propositions.

« Une politique d’alternance »

Derrière les grandes phrases, il y a les mesures. Certaines sont bonnes (celles qu’elle nous a prises et c’est très bien  : service public de la petite enfance, substitution de l’Etat aux maires qui n’appliquent pas la loi sur les logements sociaux, construction de 120.000 logements sociaux par an, retour au public d’EDF et GDF, rétablir les moyens pour les soins aux étrangers en situation irrégulière, etc.), d’autres moins (le SMIC à 1500 euros sans date, une part de proportionnelle pour les législatives), d’autres carrément mauvaises (l’augmentation de 5% des petites retraites, la possibilité de devenir propriétaire de son logement social). En outre, vu l’expérience et l’absence de moyens précis, on peut douter de leur application. Et rappelons-nous : « Je ne déferai pas pour le plaisir ce qu’a fait la droite », immédiatement illustré par l’absence dans ses propositions de l’abrogation des grandes lois de la droite qui ont suscité des mobilisations.

Mais notre critique principale est que ces mesures ne permettent pas de rompre avec le libéralisme économique et les menaces sur l’environnement. Elle le dit : il s’agit d’une « politique d’alternance ». Il faut une politique alternative.

Que suppose une véritable politique de gauche ?

Trois choses indissociables : s’attaquer au pouvoir des puissances financières ; répartir autrement les richesses ; ne pas laisser agir l’Europe libérale.

EMPLOI

1. Une politique industrielle ne peut exister qu’avec un secteur public fort dont un pôle financier (pour le crédit notamment). Rien sur la remise en cause des privatisations à part EDF-GDF.

2. Réserver une part des marchés publics aux PME est interdit par le droit communautaire et donc impossible sans confrontation.

3. Les « modulations » de cotisations sociales ou d’impôt sur les sociétés en fonction de leur politique d’emploi ou d’investissement. Cela veut dire ne pratique des exonérations. Les aides publiques aux entreprises privées s’élèvent à 60 Milliards en gros dont plus de 25 milliards d’exonérations de charges, sans que l’effet sur l’emploi n’ait jamais été démontré. Les exonérations « bas salaires » sont en outre un encouragement à payer les salariés au SMIC ou juste au dessus. Nous : réexamen de toutes ces aides, suppression des exonérations de charge.

4. Rien sur l’économie sociale et solidaire.

5. Nous : développement de l’emploi par les services publics.

6. Nous, en outre : interdiction des licenciements par les entreprises ou les groupes faisant des profits. 

Rien sur les nouveaux droits des salariés et des collectivités (nos commissions régionales de développement) par rapport aux décisions des entreprises.

7. « Sécurité sociale professionnelle » à durée déterminée (90% du salaire pendant un an sous conditions) dont on ignore le financement. Nous : salaire, contrat de travail et droits associés maintenus financés par un fonds alimenté par les profits des entreprises.

NIVEAU DE VIE

1. Le SMIC à 1500 euros brut dans 5 ans (hier soir à TF1) n’apporte rien par rapport à la progression actuelle. Nous : immédiatement et 1500 net rapidement.

2. Une conférence salariale, oui mais avec quel objectif ? Nous : pour une augmentation de l’ordre de 300 euros et plus pour les femmes.

3. L’augmentation des « petites retraites » et des allocations pour handicapés de 5%. 50% des handicapés touchent moins de 500 euros ; 5% = 25. Un paysan qui a travaillé de 16 à 60 ans touche 600 euros ; 5% = 30, soit même pas un café par jour. Nous : augmentation de 300 euros.

4. Retraites, c’est très flou. Nous : abrogation de la réforme de la droite, pas de retraite en dessous du SMIC ; retour aux 37,5 annuités.

Notre désaccord n’est pas du à de la surenchère. Ce saupoudrage est inutile : non seulement il ne change pas la vie des gens modestes, mais il ne l’améliore pas réellement.

5. « Créer une allocation d’autonomie pour les jeunes » sans autre précision. Nous : commencer avec 10 milliards d’euros dès la première année.

SERVICES PUBLICS et ENVIRONNEMENT

Ils sont des outils essentiels de l’amélioration du niveau de vie pas la solidarité collective. Pourtant ils n’occupent pas une place importante dans les propositions : quelques phrases générales, la référence permanente à l’école chargée de tout résoudre, la création du service public de la petite enfance et de celui de la caution. Elle annonce des mesures précises pour l’enseignement. Attendons sur ce sujet. Sur les services publics en général, certains points doivent être soulignés :

1. Rien sur la remise en cause des privatisations.

2. Aucun engagement à ne plus privatiser.

3. Rien sur la nécessité de s’opposer aux libéralisations européennes et rien sur l’AGCS.

Nous, en plus de ce qui précède :

4. Amélioration des services publics existants : moyens et participation des usagers.

5. Création de nouveaux services publics : petite enfance, logement, personnes âgées et dépendantes, médicaments, déchets, eau, environnement.

6. Fusion EDF-GDF et création d’un pôle public de l’énergie avec le retour au public de TOTAL. Ce pôle public est un instrument indispensable pour la promotion des énergies renouvelables à côté de la recherche publique.

7. Moratoire, débat national et referendum sur l’avenir du nucléaire.

DROIT AU LOGEMENT

1. Ségolène se prononce pour une sécurité du logement tout au long de la vie. Très bien. Pour ce faire, elle reprend les propositions suivantes : construction de 120.000 logements sociaux par an, un service public de la caution, l’application de la loi sur les 20% de logement social par l’Etat en cas de défaillance des communes, la limitation de la charge de loyer à 25% du revenu des ménages modestes. Bien, mais insuffisant. Elle propose en outre :

2. l’accès à la propriété des occupants de logements sociaux qui ont régulièrement payé leur loyer pendant 15 ans. C’est une privatisation du patrimoine commun que constitue le parc social. En outre, cela met en difficulté les nouveaux propriétaires qui n’ont généralement pas les moyens d’assumer les charges liées à la propriété.

3. Elle a ajouté sur TF1 la vente à moitié prix des terrains publics pour la construction de logements sociaux. C’est une nouvelle privatisation du patrimoine commun.

Nous :

4. Limitation de la charge de logement (charges comprises) à 20 % du revenu des ménages modestes et blocage des loyers. Sans cela, le versement de l’allocation logement pour payer ce qui va au delà des 25 ou 20% est une subvention directe aux bailleurs.

5. Obligation de construire 20 % de logements sociaux dans toute opération immobilière ‘au moins 10 logements.

6. Pour un service public chargé de la mise en œuvre du droit au logement effectif. 

7. Des agences foncières publiques qui accordent un bail de long terme aux constructeurs de logement social tout en conservant la propriété du sol.

DROIT DU TRAVAIL

1. A part l’abrogation du CNE, pas de remis en cause des réformes de la droite telles que celle sur la hiérarchie des normes.

2. Rien sur les nouveaux droits des salariés dans l’entreprise.

3. Nous en outre : renforcement de l’inspection du travail.

EUROPE

1. Il n’y a aucune remise en cause de l’Europe libérale et anti-démocratique, mais des phrases , encore plus édulcorées que jadis, sur « une Europe plus protectrice et plus en phase avec les besoins des citoyens » ou qui « tire vers le haut le niveau de vie et la protection sociale » grâce à un « protocole social » dont on ne sait pas ce qu’il apporterait de plus que la charte sociale intégrée dans le traité constitutionnel.

2. Conséquences du Non : elle propose un « traité institutionnel » qui maintiendrait donc les traités actuels sur le fond, c’est à dire la suprématie de la libre concurrence.

3. « Préserver des services publics de qualité », comme si c’était compatible avec les règles actuelles.

4. « Inscrire l’objectif de croissance-emploi dans les statuts de la BCE » et « créer un gouvernement de la zone euro ». Ce sont les vielles lunes deloriennes incapables de réduire la force de la BCE si tout son statut, notamment son indépendance, ne sont pas remis en cause.

5. La presse a ajouté un point qui ne figure pas dans les 100 propositions mais n’a pas été démenti : le respect du pacte de stabilité. Elle est sur ce point en retrait sur Raffarin et Schroeder qui s’étaient assis dessus.

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